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Chemins d'exils, c'est d'abord un texte.

 

Il représente l'aboutissement d'années de rencontres et de réflexions de Bénédicte Monnoye, l'auteure.

La nécessité d'écrire ce texte s'est révélée à elle lors de l'afflux de réfugiés en 2015, en Belgique et la peur que cela a engendré parmi la population. La récurrence des exils depuis la nuit des temps et simultanément cette peur de l'étranger, cette peur de perdre notre place lui ont insufflé une "urgence" créative.

Le texte se dévoile en cinq chapitres, cinq chemins d'exil, retraçant une période de 100 ans, de 1915 à aujourd'hui.  Il met en évidence des exils forcés, endurés aussi bien par des enfants que par des adultes à différents endroits du globe terrestre :

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1. Setrak, 1915 : un enfant arménien, seul survivant d'une famille décimée par les Turcs, tente de rester en vie et rejoint par la suite, la France où il commencera une nouvelle vie. Tout au long de son chemin, il écrit à son frère à Maku, en Iran, espérant le retrouver.

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2. Edith, 1939 : jeune enfant juive polonaise de 9 ans, envoyée par ses parents dans un convoi salvateur à destination de l'Angleterre. Elle fait ce trajet seule. Elle est accueillie dans un nouveau pays, une nouvelle langue et au sein d'une famille avec une autre confession religieuse. Les lettres à ses parents relatent sa vie au quotidien, ses difficultés et son espoir de revoir très vite les siens, ce qui n'arrivera pas, ceux-ci ayant été déportés.

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3. Paul, 1940 : jeune homme de 19 ans, avec un handicap à la jambe ne pouvant être enrôlé dans l'armée. Il s'enfuit de la région d'Arquennes, en Belgique, à l'arrivée des Allemands afin de ne pas être emmené dans un camp de travail en Allemagne. Il traverse toute la France, jusque dans le Midi où il est accueilli chez des fermiers. Tout au long de la route, il envoie des lettres à sa famille, lettres auxquelles il ne reçoit aucune réponse.

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4. Béata, 1994 : Béata, femmes d'affaires et jeune mère, rentre de mission juste avant le début du génocide. Elle, hutu du nord et son mari, hutu du sud et proche du président Habyarimana, se retrouvent dans la tourmente, refusant de prendre part aux exactions. Face aux différentes instances qu'elle croisera sur son chemin d'exil du Rwanda à la Belgique, en passant par le Kenya, elle devra sans cesse justifier son choix de quitter son pays.

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5. David, 2003 : jeune homme arménien arrivé en Belgique avec ses parents à la suite de graves problèmes dans leur pays. Il écrit à son frère tout le parcours du combattant d'un demandeur d'asile en Belgique, ses espoirs et ses désillusions.

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Les cinq parties peuvent se découvrir séparément étant écrites sous la forme de nouvelles épistolaires et sont introduites par les réflexions de l'auteure sous la forme de lettres à sa grand-mère. Cependant il est vivement conseillé de les lire en continu, ceci, permettant de mieux appréhender la question de la récurrence du phénomène migratoire forcé.

La question que vous risquez de vous poser est :"Pourquoi ne pas avoir parlé de tel ou tel exil?". C'est un choix, parce qu'il faut faire des choix et que Bénédicte a préféré se concentrer sur des témoignages qui l'avaient touchée plus particulièrement et sur des histoires de vies qui se sont offertes à elle ou qui lui ont été confiées. Il lui était impossible de passer en revue tous les exils. Et elle voulait pouvoir rendre hommage aux personnes qui ont été sa source d'inspiration pour écrire ce texte.

Par ce texte, Bénédicte Monnoye espère entrouvrir une porte à une vision différente de ceux que nous appelons "migrants". Parce que chacun de nous, au sein de sa propre famille connaît ou a connu des personnes qui ont dû s'exiler. Et ces personnes sont des êtres humains avec de vraies histoires, de vraies émotions et de vrais besoins.

Crédit photographique: Jeannine Saintes
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